Courbe dite « chaînette »

Une chaînette est la forme que prend librement une chaîne suspendue entre deux points. Cette courbe, mathématiquement, est le graphe d’un cosinus hyperbolique.

Elle ressemble à une parabole mais n’en est pas une.

Cette courbe, retournée, est la forme idéale pour une voûte. Aussi fine soit-elle, elle tient sans se déformer.

Pour les fours qui subissent des dilatations importantes, c’est la forme la meilleure, du point de vue solidité.

La plus mauvaise voûte est le plein cintre (un demi-cercle). Les constructeurs de cathédrales, au 13^ème siècle ont trouvé un moyen de résoudre le problème posé par l’affaissement de la partie centrale des voûtes en plein cintre de l’époque romane : il suffit d’enlever cette partie et de rapprocher les deux restantes. On obtient la voûte d’ogive (deux arcs de cercle) qui a permis de grandes portées et un allègement considérable.

Les égyptiens anciens ont réalisé peu de voûtes. Ils avaient cependant trouvé une forme proche de la chaînette par un tracé comportant trois arcs de cercle.

Pour réaliser une voûte, on construit une forme sur laquelle on posera les briques. Cette forme est formée de membrures sur lesquelles on cloue des lattes. On donne la forme d’une chaînette aux membrures en laissant pendre une chaîne entre deux clous. Il suffit ensuite de bomber un peu de peinture en suivant la chaîne. On obtient le tracé de la découpe.

Pour le four de Serein, j’ai construit une forme articulée pour pouvoir la sortir après avoir terminé l’assemblage des briques (voir les photos de construction).

Je n’ai jamais utilisé de briques biseautées pour construire les voûtes de mes fours. Les briques normales ont une empreinte en creux sur une face. Lorsque je dispose les briques sur la forme, je lie les rangs en les jointoyant sur leur face lisse (film fin de coulis). Les faces imprimées sont donc en vis à vis, écartées à l’extérieur. Je place des cales de bois pour maintenir les rangs écartés. Pour le dernier rang, la clé de voûte, je dois ajuster les briques en les taillant. Ensuite, je remplis les espaces avec un mortier de fondu et de chamotte (les briques doivent être gorgées d’eau. Ce mortier se cale dans les impressions et empêche les briques de glisser.