Retour à la page d'accueil du site Daniel Raimboux PÂTES CÉRAMIQUES
ORIGINE
Les argiles et les kaolins proviennent de la décomposition des feldspaths des roches granitiques, qui s’effectue au cours de millions d’années. Action de l’eau et du gaz carbonique.
Principe :
La kaolinite, constituant principal des kaolins et des argiles, est une association cristalline de molécules de silice, d’alumine et d’eau (dite eau de constitution ou de combinaison). Les cristaux de kaolinite se présentent sous forme de plaquettes de l’ordre du micromètre. En présence d’eau interstitielle, ces plaquettes glissent les unes sur les autres, ce qui fait la plasticité.
On trouve les kaolins sur les roches mères, là ou s’effectue la décomposition des feldspaths. Fortement mêlés à de la roche mère non transformée, ils doivent être décantés et filtrés. Leur proportion en kaolinite est élevée. Ce sont les argiles primaires. Les kaolins les plus blancs constituent la partie plastique des pâtes à porcelaine.
Le ruissellement charrie ces argiles primaires, les broie, les charge d’impuretés et les dépose. Ces argiles sédimentaires sont dites aussi secondaires. On recueille ainsi toute la variété des argiles fusibles à réfractaires, plus ou moins chargées de silice, de calcaire, d’oxyde de fer…
CONSTITUTION
La composition de ces argiles va déterminer leur température de cuisson leur solidité, leur imperméabilité. En simplifiant beaucoup, on peut distinguer deux catégories de pâtes céramiques couramment utilisées:
1. Les terres cuites (argiles naturelles) et les faïences tendres (pâtes préparées le plus souvent). On les cuit à une température voisine de 1000°C. Le tesson ne se ramollit pas à la cuisson et reste poreux après celle-ci. La glaçure qui sera posée a un rôle essentiel d’imperméabilisation.
2. Les grès et porcelaines sont des pâtes préparées (porcelaines, certains grès) ou des argiles naturelles (grès). Ces pâtes sont plus riches en kaolinite. En élevant la température, la silice change de formes cristallines. A partir de 1200°C, un maillage « ferme » la pâte qui sera étanche et dure après cuisson (vitrification). Les grès cuisent, selon les pâtes, entre 1200°C et 1350°C. Les porcelaines entre 1200°C et 1400°C. Les plus belles, translucides, bleutées, cuisent le plus haut (en réduction). La glaçure a davantage une raison esthétique, de confort (assiettes) ou de facilité de nettoyage puisque le tesson est (en principe) étanche. Inconvénients majeurs de ces pâtes :
A titre indicatif, le tableau suivant donne les formules unitaires (voir EMAUX) et les résistances à la flexion d’une faïence, d’un grès naturel et d’une porcelaine. La composition des grès et porcelaines est plus riche en silice et alumine par rapport aux oxydes de type R-O. Le tesson cuit est plus résistant.
J’ai utilisé longtemps les terres de Saint Amand en Puisaye lavées et tamisées, chamottées ou non. Elles ne cuisent pas très haut (1280°C) et sont pour certaines très chargées de matières organiques (elles sont noires). Ce carbone en quantité importante nécessite, si l’on fait des cuissons rapides et de la réduction assez tôt (bleus de fer) de dégourdir les pièces (on dit aussi, à tort, biscuiter) par une première cuisson à 900°C – 1000°C oxydante. La surcuisson ou la présence de carbone dans le tesson donnent de la « boufflotte » (boursouflures). On trouve chez SOLARGIL cette terre sous la référence GSA (grès de Saint Amand).
J'utilise aussi une excellente terre pour sa tenue (1320°C) : la MJ de SOLARGIL C'est un grès de Treigny, très agréable à tourner. Le tesson est roux (oxydant) à brun foncé (réducteur). Elle a très peu de matières organiques d'où sa couleur beige et non noire. Malheureusement, le tesson cuit est un peu poreux et l'étanchéité non assurée avec un émail mat ou qui tressaille. Je la réserve aux grandes coupes.
Pensant que leurs propriétés pouvaient se compléter, j'ai mélangé par moitié la MJ et la GSA, l'une étant chamottée fine. La pâte obtenue se tourne bien, tient à 1300°C, donne un tesson étanche. Les qualités des deux terres semblent se combiner. J'ai demandé à SOLARGIL de m'en préparer et de tester ce mélange. Le bon résultat a conduit M. Solanno à vendre cette pâte (lisse) sous la référence "CAGNAT".
J’utilise aussi une pâte à porcelaine qui cuit à plus de 1300°C, un grès noir, un grès porcelainique.
CUISSON
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